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vendredi 8 février 2013

6 février 2013 : Un manifestant ArcelorMittal perd un œil

La larme d’acier

Cet article a été publié en avril 2013 dans le Ligueur et sur le site Apache

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Lors de cette manifestation à Strasbourg contre ArcelorMittal, John David est rentré dans l’actu’ aussi vite que le flashball a percé son œil. De cette journée maudite, il ne parlera pas. Soit, de l’Atomium à l’intérim éternel en passant par le pont de la rivière Kwaï, il y a beaucoup d’autres choses à dire sur John.


John a toujours vécu à Liège. Il porte le prénom de l’industriel Cockerill. Un hasard assure-t-il. « Mon père trouvait que cela allait bien avec le nom David. Et voilà ». Simple et net. Pas du genre à défier Goliath, la famille David se la joue modeste et discrète, tant dans les attitudes que dans les revenus financiers. Père et mère sont aides soignants, pas de quoi faire du fiston un type plongé dans le cambouis industriel.
Mais on ne se sort pas intact du décorum sidérurgique liégeois …
« Ici, au bord de la route, voici un effrayant chandelier de quatre-vingts pieds de haut qui flambe dans le paysage et qui jette sur les rochers, les forêts et les ravins, des réverbérations sinistres. Plus loin, à l’entrée de cette vallée enfouie dans l’ombre, il y a une gueule pleine de braise qui s’ouvre et se ferme brusquement et d’où sort par instants avec d’affreux hoquets une langue de flamme. »
Victor Hugo se la joue lyrique. Près de 150 ans plus tard, le petit John du haut de ses cinq ans ne sera pas moins loquace. Il dresse le nez jusqu’à la fenêtre de la portière arrière de la voiture familiale. Elle file de Jemeppe vers Liège pour aller se ravitailler dans un supermarché. Elle passe devant les hauts fourneaux, la cokerie. John pose des questions. Beaucoup de questions. Le papa répond vaille que vaille, tant bien que mal. John reste curieux. Il se laisse engloutir par le paysage et n’en reviendra plus.
Ado, il suit les cours de mécanique industrielle à l’IPES Polytechnique de Seraing. L’école est un gros fournisseur de main d’œuvre pour les entreprises de la région, dont Arcelor Mittal. John multiplie les stages. A 16 ans, il passe son passeport sécurité et travaille sur les laminoirs de Tilleur. Trois ans plus tard, il arrête l’école. Il est alors en 5e année.
« J’ai pris mes responsabilités. Mes parents étaient au chômage et je voulais travailler. Ils n’étaient pas contents de ma décision, ils auraient préféré que je termine mes humanités, mais j’avais l’impression de perdre mon temps à l’école. Je savais déjà ce que je voulais faire. »
Le 30 juin, l’élève John laisse les bancs d’école et une semaine plus tard, le 6 juillet 2007, il est engagé chez un sous-traitant d’Arcelor Mittal. Il y travaillera jusqu’en décembre 2008. Suite à une restructuration, il quitte la métallurgie pendant un an. Il y revient en 2010, engagé chez Arcelor en tant que mécanicien. Il y travaillera jusqu’à son accident.
De sa première semaine en 2007 jusqu’à la dernière semaine de travail en 2013, juste avant son accident, John David aura été travailleur intérimaire. N’ayant jamais reçu un contrat déterminé (et encore moins indéterminé), il aura signé tous les vendredi un contrat hebdomadaire.
L’explication ? La ‘sacro-sainte’ crise, quasi incantatoire. Les compétences de John ? Fiable, méthodique, polyvalent et ultra flexible, exactement ce que l’on attend d’un travailleur intérimaire. « J’ai travaillé partout, dans le chaud, le froid .J’ai fait le tour du site à Chertal, travaillé au laminoir à Tilleur, au rebus à Jemeppe, à l’électrogalvanisation à Marchin, à la galva de Ramet. Le tout pour terminer sur un bain de zinc à la ligne galva 7 de Flémalle. J’ai été partout sauf sur les hauts fourneaux, je n’ai pas eu cette chance. S’il fallait enchainer 6-2 alors que je terminais un 2-10, j’étais volontaire. »
Motivé, John ? Pendant ses deux dernières années de travail, il devait faire une fois par mois la pause « 6-14 ». N’ayant ni voiture, ni permis, il part alors à 3h30 de son appartement sur les hauteurs de Saint-Nicolas (il a quitté la maison familiale après une année de travail). Parapluie et sac en bandoulière, il marche 45 minutes pour rejoindre l’arrête du bus 3 et le happer à 4h19. Dix minutes plus tard, il descend à Flémalle pour reprendre une marche de trois quarts d’heure et fêter une arrivée vers 5h15.
Un vrai parcours de croix ? « S’il le fallait, j’aurais marché deux heures. Le matin, j’étais content d’aller au travail. »
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Très motivé, John ? Lors d’une promenade, nous passons à côté d’un train à fil (un laminoir). Là où l’œil néophyte voit un gros machin noir aussi harmonieux qu’une statuette des César, John s’approche et cherche le mécanisme, devine les systèmes de la machine, devient intarissable sur le parcours de l’acier.

La métallurgie, soit on fuit, soit on rentre dans la famille. John est rentré.
Le décor peut pourtant effrayer. La hauteur, la force des machines, le feu, les vapeurs impressionnent. Il y a encore le bruit, les objets en suspension, les mécaniques en mouvement, les bains d’acide, les tôles qui délient et coupent comme des lames de rasoir géantes. « Il y a plus de 10 ans, sur une ligne de galva, un travailleur a voulu retirer du zinc mal séché avec une brosse, raconte Fabian Boose, délégué syndical. La brosse a été happée par les rouleaux du laminoir qui fonctionnent avec des tonnes de traction. Brosse et travailleur sont passés dans quelques centimètres entre deux cylindres. »
Moins dramatique, John s’est brûlé avec du zinc en fusion. Quand début 2008, deux ouvriers peintres se transforment en torche et meurent, il se trouve à 50 mètres d’eux. Il ne s’agit pas d’exagérer, de faire passer la métallurgie pour la Syrie à mains nues, mais tout de même, le milieu comporte des risques.
John le sait, mais il préfère retenir que l’acier de l’Atomium vient de ‘son entreprise’ ou qu’un rail sur le chemin du pont de la rivière Kwai est marqué au fer « Made by John Cockerill, 1911 »
Surmotivé, John ?
Des hobbies ? « Mon travail ». Une copine ? « Chaque chose en son temps ». Une passion ? « La métallurgie ». Bref, de l’acier en fusion dans les veines…Allez, en tant que Liégeois, le Standard de Liège crèche à deux pas de la cokerie, quand même le football, non ? John ? Son regard s’illumine : « C’est nous qui avons fait le bardage du stade ! ». Et l’équipe ? « Ah ça, je m’en fous complètement ».
La passion aura eu un coût. Reste à expliquer la perte de l’œil.
C’était un mercredi. Le 6 février 2013. John David n’en parlera pas, consigne de son avocat. Une mauvaise expérience avec RTL.
Fabian Boose était à ses côtés et lui peut parler. Une flashball est tirée en pleine tête. Bam. John s’écroule. Sur les photos, on le voit couché par terre, bouchon jaunes dans les oreilles, le visage en sang. « Ils m’ont crevé l’œil Fabian, ils m’ont crevé l’œil ». La voix de John est posée, comme s’il parlait de quelqu’un d’autre. Fabian lui tient la main dans l’ambulance, tente les phrases pleines d’empathie et vides de sens : « ca va aller », « t’inquiète pas ».

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Commotion cérébrale, double fracture de la pommette, fracture du nez. La protection osseuse de l’œil a cédé. John a vu juste. Son œil droit est crevé.
Trois semaines plus tard, le visage barré par une compresse blanche, John fume comme un haut fourneau. Au moins dix Camel le temps de l’entrevue. Il est fatigué, désorienté, sort peu de chez lui. Et en a marre d’expliquer son histoire. Des courses de 30 minutes dans son quartier lui prennent une heure et demie. A refaire, irait-il à cette manifestation ? « J’y retournerais », assure-t-il, la voix pourtant hésitante. Et si une nouvelle manifestation se déroule ? « Pas dans l’immédiat ».
Il sait qu’il est malgré lui un symbole de la lutte contre Mittal à présent. « La lumière est sur moi mais des gars qui ont la rage de travailler, qui bossent bien et qui perdent leur boulot, il y en a beaucoup. »
La lumière l’éblouit. Il devra porter des lunettes. Récupérer petit à petit. Il a arrêté les médicaments et espère retrouver le chemin du travail. Pour l’instant, il a encore des pertes de mémoire. Il lui arrive d’appeler trois fois Fabian sans se souvenir précisément des appels précédents. Sa boite d’intérim va lui proposer des formations, mais il aimerait retourner bosser chez lui, dans la métallurgie.
« C’est bizarre. Je n’ai pas pleuré à la perte de mon œil, mais quand on parle de travail, je sens venir une larme. »

Les dernières nouvelles d'Alsace / publié le 07/02/2013 à 20:00

Strasbourg / Durant la manifestation Arcelor hier Un manifestant perd un oeil, une enquête ouverte

Un intérimaire belge d’ArcelorMittal, blessé lors d’une manifestation des métallurgistes mercredi à Strasbourg, a perdu l’usage de son oeil après avoir été touché par un tir de flash-ball

John David, 25 ans, travaille en intérim sur le site de Flémalle, dans l’agglomération de Bruxelles. Il était venu mercredi à Strasbourg pour la manifestation des «métallos» venus de Liège (Belgique), de Florange (Moselle) et du Luxembourg.
« On a appris ce matin (jeudi) qu’il avait perdu définitivement l’usage de son oeil », a indiqué un syndicaliste wallon du syndicat belge FGTB, Jean-Michel Hutsebaut.
« Les récits affluent pour dire que les forces de police tiraient avec des balles en caoutchouc à hauteur d’homme, à hauteur de la tête», a-t-il ajouté, dénonçant «un pas inacceptable qui a été franchi ».
L’incident a eu lieu lors d’un face-à-face tendu avec les forces de l’ordre, qui empêchaient les manifestants d’approcher du Parlement européen.
Le jeune homme, dont le visage était en sang, avait été évacué par deux collègues avant l’arrivée des pompiers, selon un journaliste de l’AFP, témoin de la scène.
Douze gendarmes et policiers ont été blessés par des projectiles, selon la préfecture, lors de cette manifestation qui «n’avait pas été déclarée».
Les directions générales de la police et de la gendarmerie nationale ont demandé chacune, ce jeudi soir à leurs inspections de mener une enquête, après cette grave blessure.

John David / 6 février 2013 / Strasbourg

L'HUMANITE.fr 7 février 2013

ArcelorMittal : un manifestant belge perd l'usage d'un oeil

Un jeune intérimaire belge d'ArcelorMittal de 25 ans, John David, blessé lors de la manifestation des métallos mercredi à Strasbourg, a perdu l'usage de son oeil après avoir été touché par un tir de flash-ball. À lire ci-dessous, la réaction de Nico Cué (secrétaire général de la fédération FGTB Métallos Wallonie-Bruxelles (MWB-FGTB).
John David, 25 ans, travaille en intérim sur le site de Flémalle, dans l'agglomération de Bruxelles. Il était venu mercredi à Strasbourg pour la manifestation des "métallos" venus de Liège (Belgique), de Florange (Moselle) et du Luxembourg. "On a appris ce matin qu'il avait perdu définitivement l'usage de son oeil", a indiqué à l'AFP un syndicaliste wallon du syndicat belge FGTB, Jean-Michel Hutsebaut. "Les récits affluent pour dire que les forces de police tiraient avec des balles en caoutchouc à hauteur d'homme, à hauteur de la tête", a-t-il ajouté, dénonçant "un pas inacceptable qui a été franchi".
L'incident a eu lieu lors d'un face-à-face tendu avec les forces de l'ordre, qui empêchaient les manifestants d'approcher du Parlement européen. Le jeune homme, dont le visage était en sang, avait été évacué par deux collègues avant l'arrivée des pompiers, selon un journaliste de l'AFP, témoin de la scène. "Il est toujours à l'hôpital civil de Strasbourg, où il devrait rester encore 5 à 6 jours en soins", a précisé à l'AFP Fabrice Jacquemart, porte-parole de la FGTB Métal.
  • Combien ça vaut un œil, François ? Une tribune de Nico Cué, secrétaire général de MWB-FGTB
Une trentaine de cars venant de Florange, Liège et Luxembourg avaient fait le déplacement hier pour soutenir une délégation de représentants syndicaux largement animée par la MWB, venus rencontrer les groupes parlementaires européens dans le cadre du dossier Mittal.
Mais des mots d’ordre autoritaires avaient été donnés aux chiens de garde.  Les forces de police étaient mobilisées en surnombre et dès la frontière des fouilles méticuleuses étaient organisées dans les bus syndicaux.  Matraque au point, fusils électriques armés, la chasse aux pétards et présumés boulons était lancée. La récolte et les résultats seront ridicules au vu des moyens déployés !
Ridicules ?  Non, catastrophiques !
Passons ici les heures de provocations policières empêchant nos gars de s’approcher du parlement européen, passons ici les arrestations musclées qui amènent à réfléchir sur le sens du mot démocratie, passons ici sur la mise en garde à vue de 2 camarades qui ne seront relâchés que très tard dans la nuit après avoir été soumis aux questions d’un procureur …
Passons…  Passons car ici, une nouvelle vitesse semble avoir été enclenchée
Nous apprenons ce matin que parmi les 14 blessés, John David, jeune intérimaire de la ligne galva 7, a perdu à jamais l’usage d’un œil vraisemblablement des suites d’une balle en caoutchouc tirée à hauteur de tête !
Aux témoignages de nos camarades ayant vécu les affrontements en direct, se joignent peu à peu les récits des journalistes présents sur place, pourtant rodés à l’exercice des manifs mais cette fois outrés par la tournure de celle qu’ils viennent de vivre !
Des consignes différentes auraient-elles été données cette fois  aux troupes du maintien de l’ordre ?  Bloquer jusqu’à blesser est-il devenu bloquer jusqu’à meurtrir ?
Les Métallos Wallons et Bruxellois de la FGTB se réveillent groggy et nauséeux !
Ils pensent d’abord avec tristesse à leur camarade blessé dans sa chair et lui témoignent, à lui ainsi qu’à toute sa famille, leur plus profond soutien.
Ils pensent aussi au Président de la République, aux ministres de l’Intérieur, aux Maires des villes un peu partout en Europe où ils seront amenés à se déplacer dans les mois à venir.  Ils leur conseillent vivement de réfléchir à l’accueil qu’ils leur réserveront.
Nous voulons plus d’Europe sociale, en le criant parfois !  Nous voulons sauver des emplois et le pouvoir d’achat de milliers de travailleurs dans nos régions.  Oui nous sommes mobilisés et nerveux.  Notre nervosité face à vos décisions est toute légitime !
Vos armes quant à elles vous salissent et jamais ne nous feront taire !

Le Quotidien

Strasbourg/ArcelorMittal: Le choc après la manif




C’est une balle en plastique tirée par un pistolet Flash Ball comme celle montrée par ce manifestant qui a blessé l’intérimaire belge mercredi. Photo Jean-Marc Loos

Une enquête a été ouverte après qu'un intérimaire d'ArcelorMittal a été gravement blessé mercredi.



La victime se trouvait devant le Parlement européen quand des échauffourées ont éclaté avec la police. Elle a reçu une balle de flash-ball dans le visage.
 
Un intérimaire belge d'ArcelorMittal a perdu un œil après avoir été blessé par une balle en caoutchouc tirée par les forces de l'ordre lors d'une manifestation mercredi à Strasbourg, conduisant à l'ouverture d'une enquête interne par la police et la gendarmerie. John David, un Liégois de 25 ans, était à Strasbourg avec des centaines de métallos venus notamment de Liège (Belgique), de Florange (Moselle) et du Luxembourg, pour solliciter l'appui des eurodéputés face à la situation des salariés du secteur sidérurgique.
Le jeune homme, hospitalisé à Strasbourg, devait encore y rester cinq à six jours en soin selon des collègues. Le numéro un de la CGT, Bernard Thibault, s'est déclaré «scandalisé» par la «réception brutale» des métallurgistes, et a dénoncé le comportement de la police qui a assimilé les manifestants à «des délinquants». Les directions générales de la police et de la gendarmerie nationale ont demandé de leur côté à leurs inspections de mener une enquête, a-t-on appris hier de source proche des deux directions.


«Des tirs à hauteur de tête»


L'affaire survient alors que les services de renseignement de la police ont reçu récemment comme instruction de suivre «au plus près» les entreprises en difficulté afin d'anticiper une éventuelle «radicalisation» de mouvements sociaux.
 
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'est inquiété mardi des risques «d'implosions ou explosions sociales», affirmant que ses services étaient mobilisés pour éviter tout débordement lors de mouvements sociaux.
«Manuel Valls a saboté la rencontre» prévue au Parlement européen entre des syndicalistes et des élus, au Parlement européen, «en criminalisant les sidérurgistes», avait déclaré mercredi l'eurodéputé José Bové (EELV).
 
Les affrontements sporadiques entre manifestants et forces de l'ordre avaient pris fin avec l'intervention de plusieurs eurodéputés, venus négocier avec les forces de l'ordre la libération de trois manifestants interpellés.
L'incident qui a coûté un œil à un manifestant a eu lieu lors d'un face-à-face tendu avec les forces de l'ordre, qui empêchaient la manifestation, «non déclarée» selon la préfecture, d'approcher du Parlement européen. «Les récits affluent pour dire que les forces de police tiraient avec des balles en caoutchouc à hauteur d'homme, à hauteur de la tête», a déclaré un syndicaliste wallon du syndicat belge FGTB, Jean-Michel Hutsebaut, dénonçant «un pas inacceptable qui a été franchi».
Le jeune homme, le visage en sang, avait été évacué par deux collègues avant l'arrivée des pompiers. Dénonçant les «agissements d'une minorité d'individus violents», la préfecture du Bas-Rhin avait reconnu mercredi dans un communiqué que les forces de l'ordre avaient «répliqué en utilisant des gaz lacrymogènes et quatre tirs de flash-ball».
 

Cette catégorie d'armes, régulièrement critiquée depuis qu'elle a été étendue à la police de proximité en 2002, a provoqué plusieurs blessures à la tête depuis 2005.
 
Le gomme-cogne est une arme dite sublétale de quatrième catégorie, comme le pistolet à impulsions électriques Taser utilisé par les policiers et les gendarmes.
 

Sur ordre du procureur de la République à Strasbourg, la vingtaine de cars en provenance de Belgique avaient été interceptés et fouillés par la police, qui avait saisi des boulons, des pétards de gros calibres, des fumigènes et deux bonbonnes de gaz. Ces contrôles policiers, pratiqués à la frontière et sur l'autoroute, avaient déclenché la colère des manifestants parvenus jusqu'à Strasbourg.