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mercredi 30 avril 2014

Toulouse : manifestation pour le blessé au flashball

AFP :
Une cinquantaine de militants de mouvements d'aide aux migrants et SDF ont manifesté samedi après-midi devant le commissariat de Toulouse "contre les violences policières" après qu'un des leurs eut été sévèrement blessé au visage lundi par un flashball, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le rassemblement silencieux, derrière une banderole indiquant "les violences policières ne sont pas un accident" a duré une heure environ sans incident, avant que le groupe ne se disperse.

Yann Zoldan, 26 ans, étudiant en doctorat de psychologie clinique, a indiqué qu'il avait "porté plainte jeudi matin entre les mains du procureur de la République pour violences volontaires par agent dépositaire de la force publique".

Le visage tuméfié, il assure souffrir de "cinq fractures du visage, notamment du plancher orbital, nécessitant une intervention chirurgicale la semaine prochaine".
Le tir effectué par un lanceur de balles de défense (LBD) a eu lieu "à courte distance" selon les militants, après l'expulsion sans incident, d'un squatt que la CREA (campagne de réquisitions d'entraide et d'autogestion) venait de mettre à la disposition de plusieurs familles avec enfants, moins de 48 heures auparavant.

Interrogé par l'AFP, le commissaire de permanence s'est contenté d'indiquer samedi que "les forces de l'ordre avaient dû faire usage de leurs LBD, car après l'expulsion, sans incidents, ils ont été pris à partie par les militants".

De leur côtés les amis du jeune homme blessé récusent toute idée d'agression de la police et dénoncent les "violences policières".

"Nous aimerions que le procureur nomme un juge d'instruction, car j'ai été atteint par le tir d'un en civil alors que je venais d'obéir à un autre" déclare M. Zoldan. "J'étais réfugié derrière une poubelle, je suis sorti les mains en l'air, l'un des policiers a essayé de me frapper avec une matraque, j'ai reculé, l'autre m'a atteint avec le LBD", affirme-t-il.

La Ligue des droits de l'homme (LDH) a estimé samedi dans un communiqué que "ce nouveau drame démontre une fois de plus que les forces de police font désormais très régulièrement un usage totalement illégal du flashball et n'hésitent pas à blesser grièvement".

La LDH appelle les responsables de la police nationale "à sanctionner sans faiblir" les agents qui ne se conforment pas aux règles d' de cette arme, et demande aux autorités judiciaires de "se saisir de ce type de violences".
 
le texte de la LDH Toulouse :


 
Le texte de la LDH Nantes :
Une manifestation contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes avait lieu le samedi 22 février à Nantes. Cette manifestation a été marquée d’une part par une très forte mobilisation, d’autre part par des affrontements avec la police et des dégradations.
Les opposants à l’aéroport ont annoncé des blessés. Des manifestants et des journalistes présents lors de la manifestation ont déclaré avoir été victimes de la police ; et certains ont porté plainte. Les policiers ont déclaré avoir eu des blessés et déposé des plaintes. La justice a fait appel à témoins. Une enquête de l’Inspection Générale de la Police Nationale est en cours.
La section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme - LDH a été sollicitée par des manifestants blessés.
Il ressort des premiers éléments rendus publics, d’une part que des manifestants ont été gravement blessés, certains avec des lésions irréversibles, et d’autre part que plusieurs des différentes armes (flash ball, lanceur de balle de défense, grenades,…) mises à disposition de la police ont été utilisées dans cette manifestation.
La question des armes employées par la police lors de manifestations a déjà amené la LDH à interpeller, à plusieurs reprises, les autorités de notre pays. En effet, l’utilisation du flash ball et/ou du lanceur de balles de défense a conduit, ces dernières années, à ce que plusieurs manifestants soient gravement blessés. Ces armes sont, par nature, des armes de tir destinées, dans les opérations de police judiciaire, à faire cesser l’action violente d’une personne ou l’arrêter sans avoir à utiliser une arme létale. Initialement, ces armes n’avaient pas vocation à être utilisées dans les opérations de police administrative, comme celles relatives au maintien de l’ordre.
La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) a recommandé en son temps « de ne pas utiliser cette arme lors de manifestations sur la voie publique [estimant] qu’elle présente un degré de dangerosité totalement disproportionné ». Le Défenseur des droits - qui a succédé à la CNDS - « recommande aux responsables policiers de s’interroger sur l’opportunité d’emploi de tous les lanceurs de balles de défense ».
La LDH rappelle que la police a une mission de maintien de l’ordre public. Elle doit accomplir cette mission de service public de manière proportionnée et adaptée.
L’acte de manifester, qui est une des nombreuses formes de la citoyenneté, de la démocratie et de son apprentissage ne doit pas conduire à être mis en danger. Le droit de manifester n’est pas respecté si des manifestants peuvent être gravement blessés.
La LDH sera vigilante à toute action demandant à la justice de se prononcer sur l’illégitimité de l’utilisation de ces armes de tir lors de manifestations.
La LDH souhaite que la vérité soit établie sur les manières, circonstances et conditions dans lesquelles, le 22 février, chacune des personnes blessées l’a été. Elle demande donc que les responsabilités soient recherchées et la justice rendue.