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lundi 24 février 2014

Violence d'Etat / communiqué collectif de Rezé NDDL

Communiqué de presse du 23 février 2014 | 
Collectif de Rezé contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes


col.reze.contre.aeroport.nddl@riseup.net

NANTES, CAPITALE EUROPÉENNE
DE LA VIOLENCE D’ÉTAT [...]

Sans doute inspirée par l'exemple ukrainien, la Préfecture de Loire-Atlantique, avec la bénédiction des porteurs du projet, a entrepris d'interdire la manifestation du 22 février 2014 contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Mais, parce qu'il est encore impossible en France d'interdire une manifestation de cette ampleur, elle a en entrepris le sabotage systématique. Récit.


Nantes en état de siège


Samedi, plusieurs heures avant le début de la manifestation, le centre-ville de Nantes est en état de siège : trois mille policiers mobilisés, des dizaines de rues barrées par des grilles, des
canons à eau ultra-visibles, des fourgons alignés par dizaines, de place en place, des policiers en civil déjà en action, des contrôles au faciès. À partir de midi, il devient difficile d'accéder au point de ralliement, seul trois accès étant restés ouverts aux manifestants. Toute la journée, un hélicoptère survole la manifestation. Le soir, la ville est soumise à un véritable couvre-feu, les transports publics sont arrêtés. Le droit de manifester est suspendu dans le centre-ville de Nantes, la Préfecture viole les libertés constitutionnelles, privatise l'espace public, empêche la circulation des citoyens, provoque tous les manifestants, empêche le déroulement raisonné de la manifestation.


Construction policière du désordre


Raccourci de moitié, le trajet de la manifestation, pourtant longuement préparé par la coordination des opposants au projet, est devenu trop court pour accueillir les manifestants : plus de 50 000, la plus grosse mobilisation jamais organisée contre ce projet absurde. Empêchant la manifestation de s'étirer vers l’Île de Nantes ou d'emprunter l'itinéraire prévu, la Préfecture multiplie les provocations et organise la saturation de la zone comprise entre la croisée des trams et la Petite Hollande. La Préfecture, après avoir interdit le centre-ville et l’Île
de Nantes aux manifestants, laisse se construire des scènes de désordre. Des dizaines de policiers lourdement équipés sont à quinze mètres de la poignée de jeunes qui détruit le local de la TAN. Après avoir évacué la croisée des trams et les rues voisines, des centaines de policiers laissent le même groupe brûler des aubettes sans intervenir, ni faire intervenir les pompiers. Le choix de ce dispositif policier totalement extravagant conçu pour produire des images de désordre montre à nouveau la policiarisation de la métropole nantaise.


Dérive policière nantaise


Quand on n'a pas d'arguments, on mobilise la police. Depuis 2007, et notamment l'évacuation des pelouses du Rectorat à coups de flash-ball, les interventions policières agressives se multiplient en région nantaise. Déferlement policier depuis l'opération César de 2012 et ses nombreux blessés, nouveaux éléments du mobilier urbain nantais : le fourgon policier et la patrouille, principaux invités du Voyage à Nantes : gendarmes et policiers logés à l'année dans des hôtels Ibis, Formule 1, « tranquillité publique » de la Ville de Nantes gérée par d'anciens responsables des RG, samedi, lancers de lacrymogènes sur des familles avec enfants, des personnes âgées, etc.


L'interdiction de manifester dans le centre-ville de Nantes est une première historique et une grave violation des droits constitutionnels.


Nous sommes en colère d'avoir dû manifester dans une ville soumise à l'état de siège et contre ces élus qui vantent la démocratie dite participative et applaudissent la violation des droits constitutionnels. Il n'est de pires sourds que ceux qui utilisent des grenades assourdissantes pour défendre l'indéfendable. « Il existe différentes manières de s’exprimer dans ce mouvement. Le gouvernement est sourd à la contestation anti-aéroport, il n’est pas étonnant qu’une certaine colère s’exprime. Que pourrait-il se passer en cas de nouvelle intervention sur la ZAD ? »


Il est largement temps d'abandonner l'absurde projet de nouvel aéroport et de retirer l'extravagant dispositif policier.
Ici et là-bas, on lâche rien.