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dimanche 23 novembre 2014

Flashball et manifestations à Nantes / samedi 1 & 22 novembre 2014



Protester DANS L'ESPACE PUBLIC contre l'assassinat de Rémi Fraisse, dénoncer DANS L'ESPACE PUBLIC les violences policières, exiger le désarmement de la police, voilà désormais les enjeux des dernières manifestations à Nantes.

Mais l'utilisation du flashball par des forces de police dangereuses fait toujours partie du décor.

Le 1 novembre, plus de 1000 personnes défilent en cortège et la provocation policière fait exploser la manifestation comme le décrit et l'explique bien Yves Monteil sur citizen-Nantes :

Provocation ou inconscience policière
C'est en effet à l'angle de la rue de Verdun qu'un policier, armé d'un Lanceur de Balles de Défense (LBD 40), tient en joue la tête du cortège. Placés à une centaine de mètres devant la manifestation, les nombreux journalistes et des badauds font des images de la montée du cortège. J'interroge du regard autour de moi. Silence dans les yeux objectifs et neutres de journalistes. Il est évident que cette arme pointée sur la tête du cortège va faire dégénérer les choses.
Le Flashball est un sujet sensible notamment à Nantes où depuis 2007 4 jeunes ont perdu l'usage d'un oeil. L'arme est dans les esprits des manifestants dont les premiers voient maintenant le policier.  Cache ton Flashball ! invective une dame.
Le policier a beau légèrement se replier, le gros de la manifestation arrive. Il est trop tard. Sous pression, le cordon de CRS distribue les premières lacrymogènes et bombes assourdissantes. Début du film.
le 22 novembre, plus de 2000 personnes manifestent à l'appel d'un collectif composé des membres de comités locaux contre le projet d'aéroport de NDDL, de collectifs anti-répression, de membres d'associations et d'individu-es.

Les serveurs de flashball & LBD sont au sein du groupe de la BAC et contreviennent absolument aux directives d'emploi de ces armes.






Mais les manifestations contre les violences policières se diversifient et la mobilisation s'amplifie.

Voici l'hommage du sang sur la gendarmerie d'Eymoutiers :


La gendarmerie de Sautron (près de Nantes) a été cadenassée :
Fermeture surprise de la gendarmerie de Sautron.

Se revendiquant d'un mouvement qui dénonce et s'organise contre les violences commises par la police et la gendarmerie, notamment après les yeux crevés à répétition et la mort de Rémi Fraisse, une cinquantaine de personnes ont mené une action symbolique de fermeture de la gendarmerie de Sautron vers neuf heures ce matin. « Ceci est une action symbolique et bon enfant, pas de panique ! » scandait leur porte-voix au mégaphone, pendant que d'autres cadenassaient le portail d'entrée et scellaient les portes de la gendarmerie au moyen d'une porte anti-squat, en chantant. Leur  communiqué est le suivant :

Avis à la population
 
Présence d'un danger nommé « gendarme » dans votre ville
 
Suite aux récents débordements provoqués par les bandes organisées et armées nommées police et gendarmerie nationale ; Suite aux tentatives vaines mais répétées de réprimer le mouvement de révolte actuelle, et ceci malgré les centaines de manifestations et mobilisations, et blocages de lycées à travers toute la France et au-delà ; Suite aux nombreux blessés et morts causés par cette association de malfaiteurs au service de l'Etat. Il a été décidé : la mise en quarantaine de la gendarmerie de Sautron pour une durée indéterminée. Toute personne ou groupe encore indemne de propagande étatique, n'ayant pas encore trop visionné NCIS, Julie Lescaut ou Enquête d'Action, est appelé à appliquer des mesures similaires avec ingéniosité, et fermeté.
Il faut croire que la maréchaussée n'a pas compris le caractère symbolique de notre action. Pourtant, dans une atmosphère bon enfant,  après les sommations d'usage de notre porte-voix, nous avons simplement cadenassé le portail, et scellé l'entrée de la gendarmerie au moyen d'une porte anti-squat, et recoloré ce triste bâtiment.
Manifestement stressés par leurs existences misérables, les hommes armés ont immédiatement gazé et menacé les personnes présentes, et fous de rage n'ont pas hésité à volontairement percuter une voiture. Malgré l'action déterminée des manifestants, 5 personnes ont été kidnappées, et sont toujours retenues en otage. Aujourd'hui, dans l'absence de revendications des kidnappeurs en uniforme, nous leur transmettons cet avertissement :
« Vous filez un mauvais coton les enfants ! Si ça continue, nous allons devoir sévir. Poil à frire. »Allez, à demain ! »
Cette action suit un appel national à fermer les gendarmeries et les commissariats, et à perturber les infrastructures du maintien de l'ordre. Elle s'inscrit dans la mobilisation de milliers de manifestants.
2 dates de manifestations à venir :
  • Mercredi 3 décembre à partir de 10 h devant l'espace François Mitterrand à Pont-de-Buis pour une manif et un blocage de l'usine. A Pont-de-Buis dans le Finistère (29), l'usine Nobelsport fabrique des grenades, lacrymogènes et flash-balls qu'elle vend à l'armée et à la police.
  • Dimanche 7 décembre à 14 h devant la préfecture de Nantes pour un marathon jusqu'à la prison en soutien à Enguerrand, emprisonné depuis plus de 7 mois suite à la manifestation du 22 février et victime d'un acharnement judiciaire scandaleux.
La manifestation contre les violences policières et la répression judiciaire a réuni plus de 4000 personnes. Plus de 300 lettres d'auto-dénonciation pour participation à la manifestation du 22 février à Nantes ont été envoyées au procureur. Malgré le dispositif policier délirant et le climat de peur instauré par les autorités, c'est la plus importante à ce jour.
Cependant, on ne peut que s'inquiéter quant à la possibilité même de manifester : blocage du centre-ville, fouilles et arrestations préventives, mise en joue au visage avec des LBD de manifestants désarmés, discours anxiogènes de certains médias en amont visant à dissuader de manifester...
Pourtant, la diversité des personnes présentes démontre que le mouvement s'élargit et que le discours de la peur ne prend pas. Ils ne parviendront pas à nous enfermer dans la figure caricaturale du black-block casseur ultra-violent, dont ils abusent pour justifier la répression de toute forme de contestation.
Le mouvement, dans sa diversité, reste solidaire et déterminé pour mettre fin aux violences policières et judiciaires, seule réponse de l'état à des luttes légitimes.
Nous donnons rendez vous le 7 décembre à 14h devant la préfecture pour un marathon jusqu'à la prison en soutien à Enguerrand, emprisonné depuis plus de 7 mois suite à la manifestation du 22 février et victime d'un acharnement judiciaire scandaleux.
Le collectif d'organisation de la manif, composé des membres de comités locaux contre le projet d'aéroport, de collectifs anti-répression, de membres d'associations et d'individu-es.